La pollinisation croisée

Le printemps démarre en cette fin mars et la végétation se prépare à se couvrir de fleurs.
Beaucoup de gens possèdent un verger et se demandent si la récolte sera bonne ?
On ne se pose pas toujours la question mais comment la nature s'y prend t-elle pour à la fois répondre à nos besoins de nourriture et favoriser la biodiversité végétale ?

La plupart des fleurs possédant les deux organes sexuels, mâles et femelles vont pouvoir s'autopolliniser.
Vont pouvoir s'autopolliniser...
En fait, c'est pas  tout à fait comme ça que la nature gère les choses car l'autopollinisation ne fait pas bon ménage avec biodiversité.
Tout le monde connait également les méfaits que cause la consanguinité

Un client, dans une pépinière, et sur une étiquette trouvera normalement dans les détails du fruitier qu'il souhaite acheter si par exemple il est autofertile ou autostérile.
Ça signifie que l'un se pollinisera avec son propre pollen mais pas l'autre. Et la majorité des arbres fruitiers mais pas que, sont dans le 2eme groupe.
C'est là qu'intervient la pollinisation croisée.
Cette catégorie de végétaux disposent de plusieurs moyens pour que leur propre pollen ne féconde pas leurs fleurs.
Souvent les organes sexuelles mâles et femelles, ne sont pas mûrs en même temps.
Certains autres sont capables de reconnaitre leur propre pollen et de le neutraliser.

Il faut donc qu'un autre arbre de la même espèce mais d'une autre variété qui a l'organe sexuel adéquat prêt au bon moment soit dans les environs pour qu'il y ait fécondation.
En clair, si on a un pommier et qu'on veut des pommes, il faut qu'il y ait un autre pommier dans son environnement qui soit compatible avec lui, pour avoir des pommes.
Pour aider l'arboriculteur, il existe une table de pollinisation que l'on peut trouver sur internet qui nous aide à avoir ces bons végétaux ensemble.
Il existe des pollinisateurs qu'on peut appeler universels. Leur spectre de pollinisation est étendu. On peut citer toujours pour le pommier, reine des reinettes ou le pommier d'ornement malus sylvestris ' Everest '.
Les variétés dites autofertiles  produiront plus et des fruits de meilleures qualités si une autre variété de la même espèce échange son pollen avec eux.

Ainsi, si on sème des pépins de pommes... ou de poires... ou des noyaux de cerises, les descendants n'auront pas les caractéristiques de l'arbre qu'on souhaiterait multiplier.
C'est pour ça aussi, qu'on greffe...

Puisqu'on parle arbres fruitiers, disons deux mots sur ce qu'est le phénomène d'alternance ;
L'alternance, c'est quoi ?
C'est un phénomène caractéristique des arbres à pépins. Mais toutes les variétés n'y sont pas sensibles au même point.
Les années où ces arbres ont beaucoup de fruits, les graines plus nombreuses aussi, produisent une hormone qui annihile la floraison suivante. Cette dernière est moins abondante l'année nouvelle.
Ce n'est donc pas toujours le gel ou les mauvaises conditions météos qui sont la cause d'une petite récolte.
Certains pratiquent l'éclaircissage pour limiter ce phénomène d'alternance.

Dans quelques mois, quand vos arbres seront chargés de fruits, vous pourrez doublement remercier vos zazas.
Pour le miel et pour les fruits...!

toujours interessantes tes interventions

oui !   et merci !

 

Je me rappelle effectivement avoir vu dans certains vergers de pommiers des allées avec une autre variété de pomme, ces arbres n'étaient pas récoltés, ils servaient à assurer la bonne pollinisation des autres pommiers.
Idem sur des poiriers.